1957-1958
Maurice Yendt participe à plusieurs stages dirigés par Miguel Demuynck pour compléter une formation acquise par la pratique du théâtre universitaire.

1959
Jean Pavier, délégué régional des CEMEA (Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active) à Lyon, propose à Maurice Yendt d’encadrer un groupe de recherche et de formation dans le domaine des pratiques théâtrales de l’enfant.

1960
Dans le cadre de l’association  « Jeunesse  Education Loisirs » (JEL) Maurice Yendt fonde la compagnie amateur du « Théâtre des Jeunes Années » (TJA).

1962-1963
La fréquentation des représentations théâtrales pendant les horaires scolaires n’est que rarement autorisée en dehors des « matinées classiques » organisées à l’initiative des collégiens et des lycéens par des compagnies dûment habilitées par le Ministère de l’Education Nationale. Les premiers spectacles du TJA sont présentés, hors du temps scolaire, dans des MJC et des salles municipales de la région lyonnaise.

1964
Tournée du TJA dans les centres de vacances de la région Rhône-Alpes (juillet).

1965
À Lyon, en mars, festival de théâtre pour l’enfance et la jeunesse organisée par le TJA, le Groupe 64 (Gilles Chavassieux), la compagnie du Farfadet (Claude Chalaguier).

1967
• Représentations  du TJA en banlieue parisienne (Théâtre municipal de Pantin).
• En novembre, le Théâtre de la Clairière, Miguel Demuynck / Paris, la Compagnie des Quatre Jeudis, Robert Privat / Genève et le TJA diffusent un texte dans lequel le théâtre pour le jeune public est défini comme un « théâtre de personnages en possibilité d’évolution qui aide à la connaissance de la vie ».

1968
• Maurice Yendt rencontre Marcel Maréchal. Programmation du spectacle « Floriscène » aux journées théâtrales de Sail-sous-Couzan (Loire).
• En septembre, la compagnie « Théâtre des Jeunes Années » (TJA) devient professionnelle et s’installe en collaboration avec la « Compagnie du Cothurne » au nouveau Théâtre du Huitième (Marcel Maréchal, Jean  Sourbier).
• Première saison au Théâtre du  Huitième (68-69) avec 46 représentations de « Floriscène » et d’une création « Le pays du soleil debout ». Une « commission pédagogique » créée par Pierre Louis, recteur de l’Académie de Lyon, composée d’enseignants et de militants de l’action théâtrale, valorise le rôle du théâtre pour l’épanouissement personnel et l’éducation artistique de l’enfant. Elle cautionne et favorise l’organisation de représentations à destination du public scolaire. La mention « spectacle agréé par la commission pédagogique rectorale. Séances organisées pour les enfants des écoles dans le cadre des horaires scolaires avec l’autorisation de Monsieur l’Inspecteur d’académie et l’aide de la Fédération des Œuvres Laïques » est apposée sur les affiches et les programmes. Le TJA élargit son activité de création et de programmation à l’accueil gratuit du jeune public au théâtre, tous les jeudis matins, dans le cadre d’un « centre culturel pour enfants » où les jeunes spectateurs, qui ont vu le spectacle du TJA, peuvent librement participer à des ateliers de jeu dramatique, d’expression orale, musicale et graphique, à des visites du théâtre, à des rencontres avec les comédiens, assister à des projections de films, consulter une bibliothèque… Au total plus de 30 000 jeunes spectateurs fréquentent dès 1968 / 1969 les spectacles et les activités artistiques proposées par le TJA.

1969
• Journées d’études sur l’animation culturelle pour l’enfance (Maison de la Culture du Havre).
• Le Ministère de l’Éducation Nationale institue le « tiers temps pédagogique » consacré aux disciplines d’éveil dans les écoles maternelles et primaires.
• Jean Vilar fait entrer le théâtre pour jeunes spectateurs dans la programmation du festival d’Avignon avec l’organisation, par Miguel Demuynck, des journées du théâtre pour jeunes spectateurs. Trois pièces de Maurice Yendt sont successivement programmées : « Le pays du soleil debout » (XXIIIème festival), «  Le rossignol et l’oiseau mécanique », « La machine à théâtre » (XXIVème festival).

1970
• 28 février, avec le soutien de Thérèse Agar (présidente) et de Rémy Genouël (trésorier) création de l’association « Théâtre des Jeunes Années  » (loi 1901) indépendante de l’association JEL (Jeunesse Éducation Loisirs). Les activités du TJA sont faiblement soutenues par le Ministère de la Culture (subvention annuelle de 1000 francs) et par le Conseil Général du Rhône (8 000 francs). En raison de cette situation financière et du refus de la Ville de Lyon de financer le TJA, l’expérience du « centre culturel » est interrompue.
• Publication, en juin, d’un article de Michèle Bernard « Le TJA et l’action culturelle » dans ORGANON, bulletin d’études et de documentation théâtrales (Vol. 1. N°2) édité par l’Institut d’études et de recherches théâtrales (Faculté des lettres de Lyon)

1971
5 janvier, première de la pièce « La machine à théâtre » de Maurice Yendt, mise en scène par Yves Graffey au Centre Dramatique National de Caen (direction Jo Tréhard).

1972
• Captation télévisuelle (12 mars) de la nouvelle création « Le roi clown » du TJA par le service des émissions jeunesse de l’ORTF (réalisation Georges Paumier, diffusion sur la première chaîne)
• Mise en scène par Jacques Le Ny de la pièce « La machine à théâtre » au théâtre municipal d’Orléans (direction Pierre-Aimé Touchard).
• 25 mars : centième du « Roi clown », à Lyon, en présence de M. Pradel, maire de Lyon, de M. Proton de la Chapelle, adjoint à la culture, et de M. Louis, recteur de l’Université.
• Colloque de Royaumont, organisé par des représentants du Ministère de la Culture (ministre Jacques Duhamel) et du Ministère de l’Education Nationale en concertation avec Jean Danet et le SYNDEAC (Syndicat National des Directeurs des Entreprises d’action Artistique et Culturelle), Rose-Marie Moudouès et l’ATEJ (Association du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse), pour l’élaboration d’un « plan réaliste » visant à la mise en place de « centres dramatiques nationaux » à mission jeune public dans le cadre de la décentralisation dramatique.
• En septembre, Michel Dieuaide, comédien du Théâtre de la Clairière animé par Miguel Demuynck et instructeur de jeu dramatique aux CEMEA, rejoint l’aventure artistique du Théâtre des Jeunes Années.
• Le TJA participe avec « Floriscène » au Festival pour l’enfance et la jeunesse de Belfort (11 / 24 mai) et avec « Le rossignol et l’oiseau mécanique » au Festival de théâtre pour l’enfance et l’adolescence de Bordeaux (16 / 22 octobre).
• Une circulaire du Ministère de l’Éducation Nationale (9 octobre) généralise les commissions rectorales d’habilitation pour l’organisation de représentations théâtrales dans le cadre des horaires scolaires.

1973
•  Antoine Bourseiller, directeur du Théâtre du Gymnase, coproduit la création à Marseille de « Histoire aux cheveux rouges ».
• Guy Rétoré programme au TEP (Théâtre de l’Est Parisien) « Le rossignol et l’oiseau mécanique ».
• Juillet, premiers stages de formation longue durée (du jeu dramatique au théâtre) proposés par le TJA et la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports. Maurice Yendt est nommé conseiller technique et pédagogique « art dramatique ».
• 24 novembre, première en Allemagne de « Die Theaterspielmaschine », texte et mise en scène de Maurice Yendt, traduction de Heinz Schwarzinger, à la Städtische Bühne de Dortmund. Depuis les pièces de Maurice Yendt sont régulièrement traduites et montées à l’étranger par divers metteurs en scène.
•  « Le théâtre et les enfants » numéro spécial de la revue « Enfance » (CNRS) sous la responsabilité d’Hélène Gratiot-Alphandéry.

1973-1975
•  Atermoiements de l’administration du Ministère de la Culture où les activités artistiques concernant les enfants restent considérées comme relevant de la seule compétence du Ministère de l’Éducation Nationale. La décision de créer à Paris un « théâtre national des enfants » (dirigé par Jack Lang et Antoine Vitez) est momentanément substituée au projet de six « Centres Dramatiques Nationaux pour l’Enfance et la Jeunesse » (CDNEJ) dans le cadre de la décentralisation dramatique de service public. Ce projet est cependant activement soutenu par le SYNDEAC (Syndicat des Entreprises d’Action Culturelle), l’ATEJ (Association du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse), l’AJT (Association du Jeune Théâtre), l’ATAC (Association Technique d’Action Culturelle) et de nombreux représentants des milieux syndicaux et politiques.

1974
• Pour répondre aux critères d’attribution des subventions par le Ministère de la Culture, l’association « Théâtre des Jeunes Années » est transformée en Société Coopérative Ouvrière (SCOP / SARL). Simultanément, avec le soutien de Pierre Dallaire, président, création de l’association des Amis du TJA (loi 1901).
• Du 14 au 19 janvier, dans la série « Des enfants sur la 3 » diffusion d’une suite d’épisodes consacrés au TJA et au thème « L’enfant et le théâtre » (réalisation Jean Brard, producteur Roger Moreau).
• En juin, à l’initiative de Jacqueline Joubert, tournage au Studio 31 de Joinville du film 16 mm / couleurs « La marche à l’envers  » (réalisation Marcel Teulade, diffusion sur Antenne 2, le 31 décembre 1974).
• La pièce « La marche à l’envers » de Maurice Yendt par le TJA est programmée par Paul Puaux au XXVIIIème festival d’Avignon. Le 19 juillet, René Haby, ministre de l’éducation nationale assiste à l’une des représentations avant une conférence de presse sur «  le théâtre et l’école  ».
• 24 juillet, Marcel Maréchal est pressenti pour prendre la succession de Guy Rétoré au TEP. Maurice Yendt informe la presse, la Ville de Lyon et le Ministère de la Culture qu’il « souhaite assumer pleinement ses responsabilités en prenant en charge le Centre Dramatique National de Lyon sur les bases définies lors du colloque de Royaumont en vue de l’établissement d’un des premiers centres régionaux de création, d’animation et de recherche pour l’enfance et la jeunesse ».
• 26 novembre, la municipalité de Lyon « s’aperçoit que le TJA existe » (Le Progrès du 26/11/1974), et lui alloue pour la première fois une subvention de 10 000 francs.
• Première tournée internationale du TJA : « La marche à l’envers » figure au programme du festival « Experimenta » à Francfort sur le Main.

1975
• Première collaboration avec la scénographe Danièle Rozier.
• En janvier « Semaine du cinéma Jeunes Années » avec notamment la projection du film « La marche à l’envers ».
• Marcel Maréchal est nommé à Marseille le 13 janvier. Robert Gironès lui succède à la direction du CDN de Lyon en codirection avec Jean Sourbier. Un accord est trouvé pour la poursuite de la collaboration avec Maurice Yendt, mais les subventions affectées au TJA par le Ministère de la Culture seront reversées par l’intermédiaire du Théâtre de la Reprise / CDN.
• Tournée du TJA, en juin, à la Réunion.
• En octobre, polémique dans la presse au sujet de la nouvelle création du TJA « Mathias et la tempête » librement inspirée de l’œuvre «  Mathias  1er » de Janusz Korczack. Ce spectacle est accusé par quelques critiques et certains enseignants de faire dangereusement « l’apologie de l’esprit contestataire des enfants  ».
• Sortie du premier numéro du journal des jeunes spectateurs « L’ébouriffé » (100 000  exemplaires).
• Publication du texte « Mathias et la tempête » dans la collection « Cahiers du Soleil Debout » à l’initiative de Michel Dieuaide et en collaboration avec Henri Leclercq et Jean-Pierre Martinet de l’Imprimerie Presse Nouvelle.
• Décembre, la revue ATAC / Informations publie un numéro spécial enfants « Les plus pauvres d’entre les pauvres » (N° 72) sous la direction de Dominique Darzacq et Sophie Cathala.

1976
• Le ministre Michel Guy déclare 1976 « année du théâtre pour enfants ». Mais il y a encore loin des déclarations à la réalité. Le TJA, en tout et pour tout, reçoit 150 000 francs de subvention.
• Le 13 juillet, Michel Guy, secrétaire d’état à la culture adresse à Catherine Dasté, Daniel Bazilier, Henri Degoutin, Yves Graffey, René Pillot et Maurice Yendt une lettre de mission créant, en préfiguration jusqu’au 1er juillet 1978, six « Centres Dramatiques Nationaux pour l’Enfance et la Jeunesse » à Sartrouville (Théâtre de la Pomme Verte), Saint-Denis (Compagnie Bazilier), Nancy (Comédie de Lorraine), Caen (Théâtre du Gros Caillou), Lille (Théâtre La Fontaine) et Lyon (Théâtre des Jeunes Années).

1977
• Pierre Vielhescaze et Josyane Horville, directeurs du Théâtre de la Commune / CDN (Aubervilliers), coproduisent « Une poupée de chiffon ».
• 18 mars 1977, le SYNDEAC et l’ATAC dénoncent l’incohérence des avis et le caractère parfois arbitraire de la censure exercée trop fréquemment par un certain nombre de commissions rectorales, en contradiction avec les objectifs initiaux de la circulaire du 9 octobre 1972. Les deux organisations professionnelles appellent à une concertation avec le Ministère de l’Éducation Nationale et le Ministère de la Culture afin de préserver « la liberté de création et d’animation des artistes dans le cadre d’une politique culturelle globale » définie à l’échelon national.
• Jean-Claude Luc met en place la « mission d’action culturelle en milieu scolaire » du Ministère de l’Education Nationale.
• Maurice Yendt et Michel Dieuaide inventent les RITEJ (Rencontres Internationales Théâtre Enfance Jeunesse). La première édition, en l’absence de tout soutien financier des Ministères de la Culture et de l’Éducation Nationale est, en grande partie, autofinancée par le « Théâtre des Jeunes Années » (TJA), avec l’apport de subventions modiques de la Ville de Lyon, du secrétariat d’État à la jeunesse et aux sports, du Goethe Institut et du Ministère des Affaires Étrangères. Elle a lieu grâce au soutien militant du large réseau associatif qui partage les objectifs du TJA (Mouvements d’éducation populaire, Fédération des Œuvres Laïques, CEMEA, MJC, comités d’entreprises, etc…), avec l’appui du milieu théâtral lyonnais (Théâtre du Huitième, TNP, Théâtre de la Satire), avec le concours des municipalités de Saint-Fons, Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Villeurbanne pour la mise à disposition de salles.
• Octobre,  diffusion à 100 000 exemplaires d’un « manifeste » rédigé conjointement par les directeurs artistiques des six premiers « Centres Dramatiques Nationaux pour l’enfance et la jeunesse » en préfiguration (Daniel Bazilier, Catherine Dasté, Henri Degoutin, Yves Graffey, René Pillot, Maurice Yendt / Michel Dieuaide).
• 25 octobre, sur le rapport de Pierre Dux, administrateur de la Comédie Française, le Conseil Economique et Social adopte à l’unanimité un avis favorable au développement des activités théâtrales à l’école et à l’institution de « Centres Dramatiques Nationaux pour l’enfance et la jeunesse ».

1978
• Le Ministère de  l’Éducation Nationale met en place des « commissions académiques d’action culturelle » dans chaque rectorat.

1979
• La Ville de Lyon signifie par courrier recommandé au TJA d’avoir à quitter le Théâtre du Huitième, dès le 18 juin. Jacques Weber, nouveau concessionnaire, n’entend pas poursuivre la cohabitation consentie par Marcel Maréchal puis Robert Gironès.
• Dès septembre, une campagne de soutien est lancée par l’association « Amis du TJA » en vue de l’obtention d’un lieu d’implantation autonome. Les villes du Mans et de Montpellier font des propositions, tandis que, dans un premier temps, à la Ville de  Lyon, Yves Goutal, collaborateur de l’adjoint à la culture Joannès Ambre, suggère à Maurice Yendt, non sans humour théâtral, d’aller s’établir à Pézenas (Libération du 15 juin).
• La pétition diffusée auprès des parents et enseignants réunit 7 524 signatures individuelles dont celles de nombreuses personnalités du monde artistique et politique, 113 signatures collectives (associations locales, nationales, internationales, mouvements d’éducation populaire, syndicats, partis politiques, établissements de la décentralisation dramatique).
• Parution en juin de l’étude de Marielle Créac’h « Ecrire du théâtre pour les jeunes spectateurs », analyse dramaturgique de quatre pièces de Maurice Yendt, dans le revue de l’ASSITEJ (Association Internationale de Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse), janvier – juin 1979).
• 8 juin : Jean-Pierre Angremy, directeur du théâtre au Ministère de la Culture, réunit Joannès Ambre, Maurice Yendt et Emile Herlic, représentant de Jacques Weber. Dans l’attente d’une solution pour l’implantation du TJA dans un lieu compatible avec sa future mission de « Centre dramatique national », Jacques Weber accepte de prolonger la cohabitation pour une période transitoire. Un financement conjoint Ville de Lyon / Etat / Région est envisagé pour la réhabilitation de la salle des fêtes de Vaise au bénéfice du TJA.
• La deuxième édition des RITEJ peut être réalisée avec des aides financières spécifiquement allouées par la Ville de Lyon et le Ministère de la Culture (DRAC).
• 9 juillet. Au terme d’une séance particulièrement houleuse du conseil municipal de la Ville de Lyon (cf. Bulletin officiel de juillet 79), Joannès Ambre, adjoint à la culture, parvient à convaincre sa majorité d’approuver et de financer la rénovation d’un théâtre destiné aux activités du TJA.
• Octobre, le TJA présente « Les lions de sable » aux Berliner Festtage (Berlin) et à Halle.
• Jean-Philippe Lecat, ministre de la culture, décerne le statut de « centre dramatique national » au TJA.

1980
• Du 9 au 29 mars, tournée du TJA en Australie avec la pièce « Les lions de sable » (représentations à Townsville, Sydney, Melbourne, Festival d’Adélaïde).
• 16 décembre, inauguration par le maire de Lyon, Francisque Collomb, du « TJA », rue de Bourgogne, Lyon 9ème.
• Le nouvel équipement, conçu par l’architecte Georges Bacconnier, est doté d’une grande salle de 450 places, de forme et de capacité variables, d’une petite salle de 90 places, de locaux administratifs et techniques (salle de répétition, salles de travail pour les ateliers, les stages…).
• Pour la première fois en France, une grande métropole confie un équipement de cette importance à « une compagnie dont le travail théâtral intéresse prioritairement le public longtemps méprisé des enfants et des jeunes » (Le Progrès du 21/12/80).
• La grande salle, dans sa configuration frontale, est dotée de gradins dont la pente a été spécifiquement étudiée pour accueillir dans de bonnes conditions de visibilité et d’écoute un public mêlé d’enfants et d’adultes. En effet, dès sa première saison dans un lieu autonome et principalement dédié aux jeunes spectateurs, le TJA propose 50 % de ses représentations, en matinée comme en soirée, hors temps scolaire, à un public intergénérationnel d’enfants et d’adultes. Ce qui est une autre première en France.

1981
À l’initiative de sa présidente Ilse Rodenberg et de sa secrétaire générale Rose-Marie Moudouès l’ASSITEJ (Association Internationale de Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse) réunit son VIIème congrès mondial à Lyon, en collaboration avec le TJA, dans le cadre de la troisième édition des RITEJ et du Festival International de Lyon. Séance d’ouverture du congrès en présence du maire de Lyon Francisque Collomb et de son adjoint à la culture Joannès Ambre. Messages de François Mitterand, Président de la République, de Pierre Mauroy, premier ministre et de Jack Lang, ministre de la culture.

1982
• Marcel Maréchal, directeur de La Criée / Théatre National coproduit la création de « Lettre des îles Baladar » à Marseille.
• Tournée du spectacle « Histoire aux cheveux rouges » aux USA (Albany, New-York) et en URSS (Festival des nuits blanches à Léningrad).

1983
Avec la complicité d’Henri Mouvant, le TJA ouvre ses espaces d’accueil à la peinture et à la sculpture contemporaines. Sous le titre « Deux toiles, une sculpture… » seront accueillies au fil des créations et des saisons des œuvres de : Avoscan, Borderie, Burlet, Caniato, Cierniewski, Dermarkarian, Fleury, Giroud, Guillaubey, Gurrieri, Janoir, Lovato, Mouvant, Munch, Rikizo, Roche, Walter.

1984
Tournée du TJA au Canada. Représentations de « Kikerikiste  » et de « Le secret » à Montréal (Québec) et à Ottawa (Centre National des Arts).

1985
• Début d’une collaboration particulièrement féconde (Lyon-Turin : deux villes, deux théâtres, deux festivals) avec le Teatro Stabile di Torino (Franco Passatore).
• Représentations de « Les yeux bleus du dragon » et de « Le secret » à Rome à l’invitation de l’Ente Teatrale Italiano (Giovanna Marinelli) en collaboration avec l’Ambassade de France.

1986
• Tournée du spectacle « Les saisons du singe » à Turin (Teatro Stabile) et à Berlin (Theater der Freundschaft). Représentations de « Les yeux bleus du dragon » à Genève (Théâtre de Carouge / Théâtre Am Stram Gram).
• Paul-Louis Mignon, dans une nouvelle édition de son ouvrage  « Le théâtre au XXème siècle » (Folio essais, 1986), souligne que « le théâtre pour les jeunes est la base naturelle de la politique théâtrale ».

1988
• Publication de l’ouvrage « La mémoire du jeune spectateur », enquête de Roger Deldime et Jeanne Pigeon à propos de 26 spectacles créés par le TJA de 1968 à 1984, préface de Gilles Costaz).
• Mai / juin, tournée du spectacle « Doucement, Billy, doucement  » avec le soutien de l’AFAA (Association Française d’Action Artistique), en Allemagne, en Andorre, en Espagne, en Italie, au Maroc, au Portugal.

1989
• Tournée des spectacles « Les tambours de Valmy » et « Le secret » en Tchécoslovaquie.
• Maurice Yendt publie un essai : « Les ravisseurs d’enfants / du théâtre et des jeunes spectateurs » aux Éditions Actes Sud - Papiers.

1990
Maurice Yendt et Michel Dieuaide fondent « ARCHIPEL », réseau européen informel de directeurs de théâtres permanents pour jeunes publics (Allemagne, Belgique, Italie, Portugal et Suisse).

1991
Octobre, tournée du spectacle « Le roi Ubu » en Russie (représentations à Rostov sur le Don, Saint-Pétersbourg, Moscou).

1992
• Les RITEJ prennent le nom de « Biennale du Théâtre Jeunes Publics ». Ce festival international est désormais géré par une association indépendante.
• En juin, représentations de « Candide » et de « Les cheveux du soleil » à Turin (Teatro Stabile / Festa Internazionale di Torino)
• 24 septembre, création à Berlin (Carrousel Theater) de « Sand-löwen » de Maurice Yendt, traduction Petra Wagner, mise en scène de Michel Dieuaide.

1993
Le 10 mai, Maurice Yendt est élu président de l’ATEJ (Association du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse / Centre français de l’ASSITEJ).

1994
• Participation du TJA au Festival de Rio de Janeiro (Brésil). Représentations de « La vie intime de Laura » et de « Le pupille veut être tuteur » au théâtre Villa Lobos.
• Représentations de « Le pupille veut être tuteur » à Parme (Teatro al Parco / Vetrina Europa) et de « Les cheveux du soleil » à Lisbonne (Teatro O Bando).

1995
• L’ATEJ (Association du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse) rédige et publie le livre blanc « Pour une politique de l’enfant spectateur ».
• Michel Dieuaide est élu président de l’ARSEC (Agence Rhône-Alpes de Services aux Entreprises Culturelles).
• Septembre. Représentations de « Le garçon dans le bus » à Parme (Vetrina Europa).

1996
• Mai. Représentations de « Le garçon dans le bus » à Bienne (Festival ASTEJ Tout Feu, Tout Flamme) et à Genève (Théâtre Am Stram Gram).
• Septembre / Octobre. Représentations de « Pinocchio » à Genève (Théâtre Am Stram Gram).

1997
• Maurice Yendt et Michel Dieuaide sont choisis par la Région Rhône-Alpes pour agir en tant qu’experts dans le domaine du théâtre jeunes publics dans le cadre du projet de coopération culturelle européenne interrégionale, “Quattro, Quatre Moteurs pour l’Europe”, en collaboration avec des experts de Bade-Wurtemberg, de Catalogne et de Lombardie.

1998
• Initiés par le TJA dès 1981, des échanges artistiques réguliers entre Genève, Turin et Lyon dans le champ du théâtre pour les jeunes spectateurs, sont confortés par la Ville de Lyon dans le cadre du projet « Diamant Alpin » et des actions culturelles de la COTRAO (Communauté de Travail des Alpes Occidentales).
• Représentations de « Pinocchio » à Basse-Terre / Guadeloupe.

1999
La réforme Wallon-Trautmann de la politique théâtrale du Ministère de la Culture, accentue le désengagement financier de l’Etat. De plus, sous prétexte d’une illusoire « généralisation par obligation » d’actions culturelles « jeunes publics » insuffisamment identifiées et instituées comme secondaires, elle  met inconsidérément en cause le droit des enfants au théâtre (démantèlement progressif du réseau des « Centres Dramatiques Nationaux » à mission jeune public et suppression de toute forme de financement d’état spécifiquement attribué aux compagnies et aux établissements de diffusion s’adressant prioritairement aux publics d’enfants).

2000
• Juin, participation au Festival Quattro de Heidelberg avec « Le garçon dans le bus ».
• Décembre, représentations de « Ce qui couve derrière la montagne » à Bonn (Stadttheater).
• Les Cahiers du Soleil Debout publient une nouvelle série de textes dramatiques et deviennent une collection adoptée de Lansman Éditeur.

2001
25 juin, création à Berlin (Carrousel Theater) de « Was sich hinter den Bergen zusammenbraut » de Maurice Yendt, traduction Connie Frühauf, mise en scène de Steffen Pietsch.

2002
• Catherine Tasca, ministre de la culture et Jack Lang, ministre de l’éducation nationale, mettent en œuvre un plan de cinq ans « pour les arts et la culture » qui tempère quelque peu les méfaits de l’administration Wallon–Trautmann en n’ignorant pas les pratiques théâtrales de l’enfant. Dans le cadre de ce dispositif Maurice Yendt et Michel Dieuaide se voient confier la mission d’animer un pôle national de ressources « Théâtre et enfance » en relation avec les activités du TJA et de la Biennale du Théâtre Jeunes Publics. Maurice Yendt et Michel Dieuaide complètent ainsi autour du TJA un ensemble institutionnel sans équivalent dans le domaine des pratiques théâtrales de l’enfant.
• Diffusion du livret « L’art de devenir spectateur » (Édition
Les Cahiers du Soleil Debout)
• À Lyon, Université nationale d’été sur « La relation orale au texte », cette session est organisée à l’initiative de la Mission nationale de l’éducation artistique et de l’action culturelle, de l’IUFM de Lyon et du TJA  / Pôle national de ressources théâtre et enfance. Elle est placée sous la responsabilité scientifique de Philippe Meirieu (1er / 5 juillet).
• Novembre / Décembre. Tournée de « Le pupille veut être tuteur » en Espagne (Lugo, La Corogne, Madrid) et au Portugal (Porto, Coïmbra, Tondela, Lisbonne).

2003
• Séminaire national sur « Les modes d’accompagnement de l’enfant spectateur de théâtre » co-organisé par Maurice Yendt et Michel Dieuaide, le Pôle national de ressources théâtre et enfance / TJA, IUFM et CRDP de l’Académie de Lyon, en collaboration avec la Ligue de l’Enseignement et l’ANRAT (Association Nationale de Recherche et d’Action Théâtrale) avec le soutien du SCEREN et de la Mission nationale Art et Culture, sous l’égide du Rectorat de l’Académie de Lyon et de la Direction régionale des affaires culturelles (Rhône-Alpes)
• Publication de « Théâtre contemporain et jeunes publics avec  En lettres rouges  de Maurice Yendt ». Ouvrage dirigé par Catherine Ailloud-Nicolas (Collection Savoirs en pratique – SCEREN / IUFM de Lyon, 2003)

2004
Sans aucune concertation préalable, l’adjoint à la culture de Gérard Collomb, maire de Lyon, et les fonctionnaires du Ministère de la Culture imposent arbitrairement à Maurice Yendt l’interruption anticipée de sa mission de directeur de « centre dramatique national » dont le terme était contractuellement prévu pour 2007. Refus de respecter le légitime droit de regard de Maurice Yendt sur l’avenir de l’institution qu’il a fondée. L’intention première est de supprimer purement et simplement le TJA pour affecter son statut et son budget de « centre dramatique national » à un autre théâtre lyonnais ayant, aux yeux de ces « dirigeants culturels », le principal mérite de ne pas s’adresser aux publics d’enfants. Vives réactions du public, de la presse et d’une partie des élus lyonnais. Les « décideurs » doivent se résoudre à maintenir à Lyon un « centre dramatique national » pour jeunes spectateurs. Toutefois, en totale contradiction avec la logique d’action de cette catégorie d’établissement, ils exigent que sa programmation soit élargie « au-delà du théâtre » (sic) à des activités culturelles pluridisciplinaires. Maurice Yendt s’oppose à cette dénaturation du projet théâtral fondateur et refuse de transmettre l’appellation TJA (Théâtre des Jeunes Années). Le TJA cesse toute activité le 30 juin 2004.