Photo : Delahaye, 1995

Maurice Yendt, auteur dramatique et metteur en scène, né à Lyon en 1937.

Fondateur et directeur artistique du TJA (Théâtre des Jeunes Années / Centre dramatique national / Lyon, 1960-2004)

Cofondateur et directeur artistique avec Michel Dieuaide de la Biennale du Théâtre Jeunes Publics / Lyon (1977-2009)

Né à Lyon le 15 novembre 1937, il passe son enfance en Bretagne puis, à partir de 1951, poursuit ses études à Lyon (Licence en Lettres). Théâtre universitaire et formation théâtrale auprès de Michel Demuynck.

À l’âge de 23 ans, il fonde le Théâtre des Jeunes Années à Lyon.

En 1968, il rencontre Marcel Maréchal et la compagnie du Cothurne. La compagnie du Théâtre des Jeunes Années, en collaboration avec la compagnie du Cothurne, s’installe au nouveau Théâtre du Huitième. De 1968 à 1980, Maurice Yendt créera 18 spectacles parmi lesquels Le pays du soleil debout (1969),  Le rossignol et l’oiseau mécanique, La machine à théâtre (1970), La marche à l’envers (1974) sont successivement programmés au Festival d’Avignon (direction Jean Vilar puis Paul Puaux).

En 1971, il est nommé conseiller technique ‘art dramatique » au Ministère de la Jeunesse et des Sports. En 1973, il séjourne en Allemagne et met en scène Die Theaterspielmaschine au Landtheater de Dortmund.

En 1977, il fonde avec Michel Dieuaide les RITEJ (Rencontres Internationales Théâtre Enfance Jeunesse) qui seront, à partir de 1993, transformées et développées en Biennale du Théâtre Jeunes Publics / Lyon.

En 1980, Maurice Yendt est nommé directeur de « centre dramatique national » par le Ministre de la Culture.

Le Théâtre des Jeunes Années transfère ses activités dans un nouveau théâtre (deux salle de 450 et 90 places) aménagé à son intention par la Ville de Lyon et le Ministère de la Culture. Le Théâtre des Jeunes Années / Centre dramatique national devient le premier théâtre français permanent pour jeunes spectateurs, dès l’enfance.

De 1980 à 2004, Maurice Yendt met en scène 26 autres spectacles. Parmi les plus récents : Ubu d’Alfred Jarry, Candide d’après Voltaire, Le pupille veut être tuteur de Peter Handke, Pinocchio d’après Carlo Collodi (version dramatique puis version opéra de Sergio Menozzi à l’Opéra National de Lyon), et, en 1999, Ce qui couve derrière la montagne. Ces spectacles effectuent de nombreuses tournées en France et à l’étranger (Allemagne, Australie, Belgique, Bresil, Canada, Espagne, États-Unis, Italie, Maroc, Portugal, Russie, Suisse, Tchécoslovaquie…).

Il a écrit 28 pièces, dont 15 textes dramatiques originaux, de nombreux articles et un essai (Les ravisseurs d’enfants, Actes Sud-Papiers). Plusieurs de ses pièves sont régulièrement traduites et jouées à l’étranger. Une partie de son œuvre est éditée en Allemagne (Fischer-Verlag, Theater Stück Verlag et Klett Verlag).

De 1993 à 2017, Maurice Yendt est président de l’ATEJ (Association du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse). Il a successivement été conseiller du comité exécutif (1981/1993) et vice-président (1993/1999) de l’ASSITEJ (Association Internationale du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse).

Après la dissolution du TJA en juin 2004, Maurice Yendt a continué à assumer jusqu’en 2009, avec Michel Dieuaide, la codirection de la Biennale du Théâtre Jeunes Publics / Lyon. Il a récemment mis en scène Une demande en mariage d’Anton Tchekhov et l’une de ses nouvelles pièces Une histoire amoureuse du théâtre.

« J’écris pour la scène des textes de théâtre qui, selon le cas, parlent plutôt aux publics adultes ou plutôt aux publics d’enfants. Dans l’un et l’autre cas, mes motivations et mes objectifs artistiques sont identiques : je cherche à imaginer et à écrire mon propre théâtre. Pour le plaisir des images, de la langue et des mots. Afin d’interroger tout ce qui m’intéresse… »

Colloque international « Le retour du texte », Lyon, 2005

« Maurice Yendt arrive à répéter qu’il se consacre de plus en plus à l’écriture. Il écrit pour le théâtre, pour faire exister du théâtre et non pas pour le jeune public : il ne faut pas se tromper de perspective. Il est fondalemental de se situer dans l’acte d’écriture en tant qu’adulte. »

Dominique Daeschler, Théâtre aujourd’hui, n°9 / C.N.D.P. 2003

« À la fois art et spectacle, le théâtre est un incomparable espace de symbolisation pour des paroles d’auteurs et d’artistes traduisant, en termes sensibles, toute la complexité de leurs propres visoins de l’existence et de la société. »

Maurice Yendt, Propos d’avant scène, p. 55 (Lansman éditeur, 2010)

« L’expression « théâtre pour enfants » n’a aucune signification de caractère esthétique. Au même titre que l’expression « théâtre populaire » illustrée par Jean Vilar, elle désigne un public et non un genre théâtral différent. Le « théâtre pour enfants », cela veut dire des jeunes spectateurs face au théâtre. C’est aussi simple que cela… Et c’est extrêmement complexe puisqu’il s’agit d’abord de théâtre. »

Maurice Yendt, Les ravisseurs d’enfants, p. 59 (Actes Sud-Papiers, 1989)

« Le TJA, qui ne néglige aucunement le public des adultes, qui lui propose régulièrement des œuvres difficiles ou expérimentales comme, cette saison Le pupille veut être tuteur de Peter Handke, s’est donné pour mission essentielle d’ouvrir au théâtre ceux que La Fontaine appelle si bien les « nouveau venus dans le monde ».

Louis Van Delft, Le théâtre en feu, p. 94 ( Études littéraires françaises, Gunter Narr Verlag, Tübingen, 1997)